GodWarriors - Le Sanctuaire d'Hadès
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Pryccolitch

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Message par Pryccolitch Lun 24 Oct 2005 - 19:26

Les premiers rayons argentés de l'astre lunaire transperçaient les nuages vaporeux et diffusaient une lueur apaisante sur les toits de Salmydesse. J'observai mon grand père, Noumaios, prêtre d'Hadès, accomplir le rite nocturne devant la statue de notre protecteur, déposant des offrandes sur un plateau d'or et d'argent, allumant des bâtonnets d'encens de myrrhe et psalmodiant des prières inaudibles tout en levant les yeux vers l'effigie du maître du royaume souterrain.

Quelques instants plus tard, l'encens consumé, je raccompagnai mon grand père jusqu'à sa couche, un lampe à huile à la main. Dans les couloirs sombres du temple d'Hadès, nos paroles échangées semblaient absorbées par les ténèbres, comme si chaque mot avalé devait nourrir une entité invisible qui nous écoutait et nous observait.

- Tu me sers parfaitement bien depuis bientôt un an, Pryccolitch. Les enseignants d'Abdire sont irréprochables lorsqu'il s'agit de former de jeunes recrues destinées à la prêtrise.
- Assurément, grand père, nos professeurs de théologie et de philosophie sont réputés dans tout l'empire thrace. J'ai vu de nombreux élèves venir d'au-delà les montagnes brumeuses de l'ouest, ou même des pays barbares du nord. Leur enseignement permet à notre foi de gagner du terrain sur l'ensemble des territoires du nord.
- Notre foi. Voilà une erreur que tes professeurs n'ont pas su corriger. Dans leur endoctrinement aveugle, ils ont fait de toi un pantin d'Hadès.
- Un endoctrinement?! Comment pouvez-vous parler de la sorte des plus sages représentants d'Hadès?
- Tu as peut être obtenu la connaissance, mais tu n'as pas encore acquis le savoir, mon enfant.

J'ignorai où Noumaios voulait en venir ou ce qu'il attendait de moi. Sans doute était-il en train de me tester. Je lui demandai de m'expliquer le fond de sa pensée.

- Que t'ont appris tes fameux professeurs sur Hadès?
- Hadès est le seigneur du monde souterrain, le maître du royaume des morts. Nous lui devons obéissance, et toute action que nous exécutons doit être un prolongement de sa volonté, une réponse à une action qu'il a commandée. Nous nous devons de lui être fidèles et ne devons pas hésiter à donner notre vie pour la gloire de son règne.
- Ainsi donc tu as écouté sans entendre.
- Que voulez-vous dire, grand père?
- Si tout le monde donne sa vie à Hadès, comment pourra-t-on lui être agréable? Comment le nourrira-t-on de prières? Qui s'occupera de ses temples? Mourir pour un Dieu, mourir pour une idéologie, revient à renier ce Dieu ou cette idéologie.
- Mais pourtant, si je le devais, je donnerais ma vie pour mon seigneur! C'est ainsi que je souhaite prouver ma fidélité.
- Si tu souhaites tellement prouver ta fidélité, alors vis, bats-toi pour conserver même la plus petite étincelle de vie. Ce n'est pas parce qu'Hadès est le maître du royaume des morts qu'il est aussi noir que la mort. Même Hadès a un cœur, il sait aimer, il sait chérir les enfants qui lui sont chers. Comprends-tu maintenant ton erreur?

Je méditai quelques instants sur les paroles de mon grand père , les confrontant aux paroles de mes professeurs.

- Oui, je pense comprendre. La foi en un idéal qui ne doit pas nous être dicté, par qui que ce soit, même par le plus sage des professeurs. La foi est un trésor personnel, une source de pouvoir intérieur qui vit de ses propres pensées, telle une entité unique et indivisible qui éclaire le chemin obscur menant à la véritable connaissance.

Mon grand père s'arrêta devant la porte de sa chambre, un sourire illuminant son visage meurtri par les années.

- La foi est comme la flamme de cette lampe à huile. Nourris-la et elle vivra, oublies-la et elle disparaîtra. Si ta flamme vient un jour à s'éteindre, tu ne seras plus qu'une coquille vide. Ta foi en Hadès est tout ce qui peut faire de toi un être exceptionnel, ne l'oublie pas.

Je laissai mon grand père s'allonger sur sa couche, puis me dirigeai vers ma cellule. Dans les ténèbres oppressantes du temple, j'observai la lampe à huile que je tenais à la main. Sa flamme vacillait légèrement à mesure que mes pas me conduisaient jusqu'à ma couche. Je déposai la lampe, qui s'éteignit d'elle-même, faute d'huile. Finalement, la foi en Hadès peut être balayée d'un coup de vent, sauf si j'alimente quotidiennement la flamme qui brûle en moi.
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Message par Pryccolitch Lun 7 Nov 2005 - 23:45

Lors de mon difficile combat contre le Marina Galaad, mon corps fut propulsé par une violente attaque et s'écrasa contre une fontaine en piteux état, recouverte par la verdure qui s'était imposée face au marbre depuis de nombreuses années. Alors que je me relevai, mes yeux s'attardèrent sur les ondes qui troublaient la tranquilité de l'eau cristaline. Mon visage se refléta dans le miroir aqueux, comme déformé par les petites vagues circulaires. Mon esprit se perdit alors dans un passé sombre et troublant.

Mon frère et moi étions semblables en tout point, du moins sur le plan physique, et nous profitions bien de cet avantage. Alors que notre père semblait déterminé à nous inculquer l'art de la guerre, nous jouions à se faire passer chacun pour l'autre. Notre petit jeu puéril mit notre père dans un état de rage tel que son visage devint aussi écarlate que l'autel sacrificiel où Hadès recevait don du sang d'un taureau exécuté en son nom.

Père se décida alors à faire en sorte que nous soyons reconnaissables l'un de l'autre, même pour nos propres parents.


- Mes fils, j'en ai assez de vos enfantillages! Il est temps pour vous de devenir des hommes! Cessez ces jeux enfantins tout juste bons pour les pleutres qui servent Athéna et préparez-vous à passer à l'âge adulte!

Notre père avait allumé un feu dans une vasque et y avait plongé une barre métallique. Strigoi et moi échangeâmes un regard surpris qui se transforma en inquiétude lorsque nous comprîmes le dessein de notre père.

- Strigoi, prend cette pièce d'argent dans ta main. Lance-la en l'air et laisse-la tomber sur le sol : pile tu gagnes, face tu perds.

Mon frère et moi étions abasourdis! Nous n'avions jamais vu notre père dans un tel état de colère, et ignorions jusqu'à la sincérité de son entreprise. Etait-ce un test, ou allait-il vraiment marquer l'un de nous au fer rouge?

Strigoi lança la pièce en l'air, la laissa s'écraser au sol et posa son pied dessus.

Il leva lentement son pied, et nos trois regards fixèrent la pièce d'argent écrasée dans la terre. Face. La punition était pour lui.

Notre père s'empara de la barre métallique chauffée à blanc et s'approcha de son fils, pétrifié par la peur et l'incompréhension. Je le regardai s'avancer vers mon frère, une lueur rouge dans les yeux. Je ne pus me résoudre à le laisser comettre un tel acte impunément, et me décidai à l'empêcher de brûler la chair de mon frère.

Je me jetai tête baissée sur mon père, tentant d'utiliser tout mon poids pour le projeter à terre, en espérant que mon frère me suivrait dans mon action. Mon père ne fut que peu surpris, et me répondit par un coup de genou dans les côtes. Le coup était si violent que je fus propulsé contre la vasque qui contenait des charbons ardents, ceux qui avaient servi à chauffer l'arme ignée que brandissait mon père. Dans un mouvement de réflexe, mes mains agrippèrent la vasque, qui bascula alors que je tombai à terre. Je touchai le sol avec fracas, alors que les braises encore rouges se dispersaient sur mon visage, brûlant la peau et la chair.

Mon père et mon frère restèrent ébahis lorsqu'ils me virent me tordre de douleur alors que mon visage se consumait pendant que de minuscules éclats ardents perçaient ma peau. La douleur finit par me faire perdre connaissance.

Quelques jours plus tard, je m'éveillai, un bandage appliqué sur tout le visage. J'appris que ma mère m'avait soigné avec un baume de soin, mais qu'il ne fallait pas avoir trop d'espoir. Mon visage resterait marqué à jamais, témoin du drame qui avait fait de moi un monstre de laideur.

Plus tard, mon frère me narra les événements qui suivirent mon accident et ma perte de conscience. Mon père avait simplement jeté son arme chauffée et avait adressé à mon frère une simple remarque, qui résonne encore dans ma tête comme la sentence du plus cruel des tyrans :


-Au moins, comme cela, je pourrai vous reconnaître.
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