[Mission] Attentat au palais ! - Introduction

Je n'avais jamais connu cette situation là... J'avais presque l'impression de rêver. Je venais de retrouver Picci. Je ne savais pas ce qui l'amenait là après tout ce temps ni ce qui s'était passé. Tout ce que je savais c'était qu'il ne se rappelait de rien à part de moi... Ca en serait presque flatteur dans d'autres circonstances. Et voilà que maintenant, on venait d'attenter à la vie des oracles et je n'avais rien pu faire pour l'empêcher. Personne ne l'avait pu d'ailleurs. Et cette attente insoutenable devant ces foutues lourdes portes était vraiment stressante. Pourquoi diable nous faisaient ils poireauter comme cela ? Après tout on avait besoin de savoir quand même !

Finalement les portes s'ouvrirent sur le capitaine de la garde du palais. Les spectres furent reconnus par le général, enfin presque tous et ils entrèrent dans le palais à la suite du capitaine. Mais je voyais que quelque chose n'allait pas... Cette main qui me tenait et qui avait l'air totalement perdue. Je me suis alors mise à regarder Picci et je le vis complètement pommé, cherchant tout autour de lui des souvenirs, quelque chose pour se raccrocher à son passé... Mais il avait l'air de ne rien reconnaître autour de lui.

Ca me faisait mal au coeur... Non mais c'est vrai, ne rien se souvenir à part de sa petite femme, ce qui était en soit déjà pas trop mal... Ca doit être horrible à ressentir. Aussi, ca avait eu comme effet de me calmer. J me radoucit instantanément et du coup, je ne m'étais plus avancer vers les portes qui se fermèrent derrière le général... Je restais juste à regarder mon homme complètement égaré ici...

Puis il y eut bladered qui arriva en retard. Il fut refoulé devant les portes du palais. Le garde ne voulut rien entendre. Il était trop tard pour rentrer selon lui. Qu'à cela ne tienne... Il allait pas me résister longtemps ce petit mec dans sa conserve qui était plus stupide que ses pieds... Je n'avais pas besoin d'être désignée par un général pour passer ! Alors tranquillement je soupirais et lâchais la main de Picci. Puis, une boîte qui se pose au sol, une main qui se pose, et un petit éclair bleu plus tard et voilà que je me retrouvais vêtue de la tête au pied par une belle armure rutilante...

L'instant d'après, je reprenais Picci par le bras et doucement je m'avançais vers Bladered, lui lançant un "Suis moi" un peu dur et froid. Il faut dire que je ne l'avais pas réellement apprécié à notre première rencontre... Donc forcément, je n'eus pas réellement le sourire aux lèvres en le voyant. Puis, nous sommes arrivé devant le garde que je me suis mise à fixer avec des yeux dur et tout aussi froid. Croyez moi que dans cet accoutrement, il n'eut d'autre choix que de me laisser passer. Et je crois que la goule avait mis du sien pour lui faire peur et pour faire du forcing en douceur.

Toujours est il que le garde nous laissa entrer en tremblant un peu. Je ne mis pas très longtemps avant de trouver la route des cuisines. Il faut dire que j'étais particulièrement mauvaise en sens de l'orientation... Mais heureusement pour moi, la goule faisait tout le travail à ma place et me guidait simplement dans les couloirs. Au moins maintenant, j'avais un GPS intégré... Et tous les trois, nous sommes pile arrivé au moment de l'explication des gardes...

Je ne mis pas longtemps à comprendre la situations. Je regardais le goûteur à terre puis je me suis mis à suivre le spectre qui rentrait du côté de la salle où les cuisiniers et servants étaient rassemblés... J'ai ensuite lâché la main de Picci et je suis rentrée dans la pièce à mon tour pour l'observer. Elle était un peu semblable à la pièce où se trouvait le goûteur. Une pièce aux murs nus. Elle était cependant un peu plus grande que sa consoeur, elle était aussi disposée en un long rectangle dont la porte d'entrée se trouvait sur l'une de ses largeurs. Plusieurs grandes tables de bois vides étaient disposées tout du long.

On pouvait y voir de nombreuses personnes rassemblées dans cette pièce, certains debout en train de discuter en petits groupes, d'autres en étant assis sur des petits bancs en bois disposés autour des grandes tables, attendant de pouvoir reprendre leur vie d'avant en toute normalité. On aurait dit une grande cantine pour les serviteurs. D'ailleurs il semblait y avoir tous ceux qui se trouvaient dans le palais au moment de la fermeture de ses portes.

En y regardant bien, tous avaient l'air de ne pas comprendre grand chose. Il y avait juste un petit silence religieux perturbé par quelques chuchotements angoissés ou intrigués. Tous s'interrompirent et levèrent les yeux en direction des spectres qui venaient de rentrés et donc de moi. Je parvenais à voir qui faisait quoi dans le temple en fonction des tenues qu'ils avaient. Des tenues tachées et blanches pour les cuisiniers qui semblaient être les plus stressés et les plus au courant de la situation. Il y avait aussi les jardiniers qui étaient maculés de terre, les hommes et femmes de ménages avec un bandeau sur la tête et encore des balais en main, les serviteurs en tenue sobre mais chic qui se tenaient bien droit.

En bref, toute la populace embauchée par le palais étaient présente. Tous avaient un petit regard interrogateur dans les yeux. Quoi de plus normal dans cette situation...? Ils ne savaient pas exactement ce qu'il se passait et, perdus dans cette masse énorme de personnes, même l'assassin pouvait s'y sentir en sécurité... Doucement je me mis à souffler... On était pas sorti de l'auberge dans cette affaire...

Intéressant... Oui c'était très intéressant de voir le raisonnement de ce... De ce spectre dirons nous. Ce spectre qui avait des dés en main. J'étais dans la même pièce que lui. Et son cas m'avait tellement intrigué à vrai dire que j'en avais perdu mon attention à mon amant qui s'était évaporé dans la pièce d'à-côté, ce qui avait été une grave erreur d'ailleurs mais bon... J'étais loin de me douter qu'ils allaient discuter puis se faire rectifier un peu sauvagement par des gardes du temple... Mais on ne pouvait s'attendre qu'à ça venant de leur part... Ça n'en était même pas étonnant. D'ailleurs je craignais un peu de me retrouver devant eux. Qui n'aurait pas peur...

En tout cas, je le voyais qui parlait tout seul dans la pièce. A notre arrivée, les discussions s'étaient peu à peu éteintes dans les rangs des serviteurs. Tous attendaient de voir quel sort leur était réservé. Et le fait de me voir en armure... Je crois que ca les inquiétait un peu sur leur sort. Mais peu importait, je n'allais pas les enfermer dans la salle et tout faire brûler quand même. On ne savait même pas qui avait commis le crime... Efin peu importait. Pour l'instant, seules ses pensées énoncées à haute voix éveillait ma curiosité. Mes yeux bleu ciel le suivirent entre les différents servants du palais. Il déambulait et disait des pistes fortement intéressantes. Des pistes qu'il serait bon d'approfondir et au plus vite vu le nombre de choses qu'il nous restait à voir sur cette affaire...

Mais à mon grand regret, un foutu garde était venu et l'avait interrompu dans son cheminement de penser, ce fou et ses dés... C'était assez spécial... Enfin il était assez spécial. Mais bon, peu importe sa folie s'il arrivait à faire des remarques pertinentes sur l'affaire hein ? Et ça me mettait d'ailleurs les bases qu'il fallait pour que je vois comment on devait déjà agir... C'est ainsi que très vite, je me retrouvais toute seule dans cette pièce avec des centaines de paires d'yeux qui se fixaient sur moi et m'observaient en silence. C'était assez... Dérangeant... Heureusement que mon armure masquait ma tête sinon je me serais mise à rougir.

Finalement, je pris mon courage à deux mains et je me suis avancée à mon tour entre les tables de la pièce. Je regardais et sondais chaque personne dans cette pièce. Enfin plutôt, je sondais leur regard. Mon... "Ancien maître" m'avait appris certaines choses... Et celle de lire l'âme dans les yeux des gens qui agissaient comme un miroir dans ces cas là en faisait parti... Bon certes j'avais toujours été une piètre élève dans ce domaine là et il s'en désespérait d'ailleurs, mais ca ne m'empêchait pas de tenter ma chance. Seulement bien entendu, je ne repérais rien du tout. Que de l'interrogation et de la peur dans leurs yeux. Rien de bien extraordinaire.

Soupirant devant mon échec, je me retournais et sortis de la pièce à grandes enjambées. J'accélérais d'ailleurs le pas en entendant les voix s'élever dans la pièce voisine. C'était étrange. Il n'y avait que des spectres et des gardes dans cette pièce. Quelle mouche les avaient piqué pour qu'ils crient ainsi ? C'est donc en fronçant considérablement les sourcils que j'atterris dans cette pièce, voyant les spectres menacés par les gardes du temple, une épée sous la gorge. C'est là que je vis rouge. Vraiment très rouge. Pour qui ils se prenaient ces grosses brutes de gardes. Ils étaient chez eux et alors ? Ils croient pouvoir menacer mon amant comme ça devant mes yeux ? C'était hors de question ! Pas maintenant que je venais de le récupérer à mes côtés !

Très vite mon souffle s'accélérait tandis que je voyais cette scène comme au ralenti. Je sentais mes battements de coeur être plus rapprochés jusqu'à atteindre une fréquence telle que je ne pus rien faire d'autre que de saisir une de mes épées dans son fourreau et de me rapprocher rapidement du garde qui menaçait l'homme que j'aimais. Bien vite, c'était mon épée qui se retrouvait sur la gorge de ce garde. Ils voulaient jouer ? Alors j'allais jouer avec eux ! Mais s'ils touchaient à un seul de ses cheveux, je les réduiraient tous en charpie jusqu'au dernier... Ainsi, d'une voix glaciale, mon regard bleu lançant presque des éclairs au garde qui se mit à me regarder bizarrement, j'exprimais toute la rage que je ressentais à ce moment là.

- Fais lui le moindre mal et je te jure que tu connaîtras ce que signifie le mot "douleur"...

Mon regard foudroya encore le garde un moment, garde qui se tint immobile d'ailleurs. Je finis ensuite par reporter mon regard sur le capitaine de la garde qui était accompagné d'un vieux croulant qui nous faisait un sourire presque terrifiant... Non mais c'est vrai, qu'est ce qu'il avait à sourire dans une situation pareille lui ? On aurait dit qu'il avait 4 ans d'âge mental et qu'il était invité à un goûter d'anniversaire ! Je fronçais alors les sourcils et j'annonçais au capitaine de la garde sur des mots plein de hargne.

- Si vous croyez que c'est en nous menaçant que vous obtiendrez notre aide, vous vous trompez. Je comprends mieux pourquoi les serviteurs dans l'autre pièce sont si apeurés si vous utilisez toujours ce genre de méthode. Vous feriez mieux de nous délivrer pour qu'on puisse enquêter dans cette pièce, dans les cuisines ou en interrogeant les serviteurs. Ce serait plus intelligent ! Avec tout le respect que je vous dois...

Cette dernière phrase avait été faite avec une grimace de ma part. Mais même avec un casque qui masquait mon visage, on pouvait l'entendre par le ton que je prenais. Je savais que j'allais loin en disant cela. Peut être même beaucoup trop loin. Même si je n'avais pas d'ordre à recevoir de ce gars là, je lui devais du respect et il était certainement beaucoup plus fort que je ne l'étais... Et lui cracher presque cette dernière phrase au visage c'était... Osé... Mais il était lui même allé trop loin en menaçant Picci...